ArchéoLyon

Chaque année à Lyon, l’archéologie s’inscrit au cœur des nombreux projets immobiliers ou urbains. Diagnostics, fouilles et études scientifiques permettent ainsi de découvrir, jour après jour, de nouveaux pans de l’histoire lyonnaise.

Ces avancées archéologiques restent bien souvent invisibles pour le grand public qui ne peut avoir directement accès aux chantiers pour des raisons de sécurité. Afin de partager ces découvertes, le Service archéologique de la Ville de Lyon s’associe au Musée d’Histoire de Lyon, pour proposer son traditionnel rendez-vous annuel : ArchéoLyon !

Cette rencontre avec les archéologues permet de restituer l’actualité de la recherche archéologique lyonnaise. Amateurs ou simples curieux. Les cinq communications proposées cette année invitent à remonter les siècles et à explorer la richesse et la diversité des études archéologiques menées.

Programme 

14h-14h15 - Accueil

Accueil par Margaux RUAUD, Chargée des collections archéologiques et arts graphiques, Gadagne – musée d’histoire de Lyon et musée des arts de la marionnette
Introduction par Karim Gernigon, conservateur régional de l’archéologie, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Sophie François, directrice de l’archéologie, service archéologique de la Ville de Lyon (SAVL)

14h15 - Conférence

Julien Ripoche - Le travail des potiers lyonnais à la transition du Néolithique et de l’âge du Bronze (2900-1300 avant notre ère). 

Si Lyon est connue en premier lieu pour son occupation antique, d’abondants vestiges pré et protohistoriques ont été mis aux jours ces dernières décennies en particulier dans la plaine de Vaise (9e arrondissement). Plus d’une centaine d’opérations, au total, ont ainsi révélé des indices d’occupations antérieures au 1er siècle avant J.-C. et 90 d’entre elles concernent plus particulièrement une période couvrant le Néolithique final (2900 - 2200 avant notre ère) et les âges du Bronze ancien et moyen (2200-1300 avant notre ère).
Les opérations des rues Isaac, Gorge-de-Loup, et du Bourbonnais notamment, ainsi que les multiples interventions réalisées dans le cadre des aménagements du boulevard périphérique nord, ont offert d’abondants corpus céramiques pré et protohistoriques. Cette communication sera l’occasion de présenter les techniques de fabrication de ces objets et de s’intéresser aux modes de vie et à l’organisation de ces communautés.

14h45 - Discussion avec le Service archéologique

Étienne Hofmann - Le site de la Sarra à Lugdunum : Des marges urbaines à l’intégration dans la colonie. 

La construction d’un EPHAD place du 158ème régiment d’Infanterie dans le 5ème arrondissement de Lyon a entrainé la prescription d’un diagnostic puis d’une fouille préventive réalisée par le Service archéologique de la Ville de Lyon en 2021. 
Située sur le rebord septentrional du plateau de la Sarra, au nord de la colline de Fourvière, la parcelle avait déjà donné lieu à des découvertes ponctuelles. La proximité du quartier antique du Verbe Incarné et de l’emplacement supposé du cirque romain laissait augurer des belles découvertes dans un secteur peu exploré archéologiquement depuis les années 70.
Ces opérations archéologiques offrent ainsi de remarquables éléments de compréhension de la topographie et de l’urbanisation antiques. Elles documentent également l’impact d’aménagements datant du siècle dernier sur le patrimoine enfoui en milieu urbain.

15h15 - Discussion avec le Service archéologique

Lucas Guillaud - Quand les soldats brisent l’armure : armement et vie quotidienne de l’armée romaine à Lugdunum. 

Les fouilles du Clos de la Visitation, conduites depuis 2015 sur la colline de Fourvière, ont révélé un site majeur pour notre connaissance de l’armée romaine à Lyon. À deux pas du parc archéologique, du théâtre et de l’odéon, elles ont permis la mise au jour de plusieurs ilots urbains investis par des soldats entre le Ier et le IIe siècle de notre ère. Les centaines d’objets recueillis dans le sous-sol constituent l’un des grands apports de la fouille. Ils permettent d’appréhender non seulement l’équipement endossé par ces militaires de métier mais aussi tous les pans de leur vie quotidienne et des activités qu’ils pratiquaient sur le site. Cette communication donnera un aperçu des résultats acquis depuis maintenant presque une décennie, afin de comprendre l’importance d’une étude des objets, non pour eux-mêmes, mais dans leur contexte, en dialogue avec les vestiges archéologiques. 

16h45-16h : pause

16h - Conférence

Emmanuel Bernot - Les anciennes galeries de captage d’eau des collines de Fourvière et de la Croix-Rousse. 

Longtemps oubliée, l’existence des galeries de captage d’eau, creusées au fil du temps sous les collines lyonnaises, a ressurgi de façon dramatique en 1930 lorsqu’un pan de la colline de Fourvière s’est effondré. Depuis cette catastrophe, et pour éviter de nouveaux glissements de terrain, la Ville et la Métropole s’attèlent à retrouver la trace de ces anciennes galeries, de les désobstruer et de les conforter afin de faciliter le drainage des collines. Quatre-vingt-dix ans plus tard, ces travaux sont toujours en cours et font désormais l’objet d’un suivi archéologique afin de mieux cerner l’histoire de ces multiples réseaux souterrains utilisés durant près de 2 000 ans pour alimenter en eau la presqu’île, les quartiers fluviaux et une partie des pentes des collines.

16h30 - Conférence

Charlotte Gaillard et Fabien Simon - Le quartier de Saint-Jean à la lumière des dernières fouilles en archéologie du bâti.

Le quartier de Saint-Jean constitue le cœur politique, économique et religieux de la ville de Lyon durant tout le Moyen Âge et jusqu’au moins au XVIIème siècle. Les façades des immeubles reflètent encore aujourd’hui avec force cette période d’intense créativité architecturale lyonnaise. 
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont fait progresser la compréhension du quartier. En 2008, le service archéologique de Lyon initie le pré-inventaire architectural du Vieux-Lyon, qui combine inventaire systématique des éléments architecturaux visibles de chaque immeuble mis en regard avec l’étude des sources textuelles. 
À partir de fouilles conduites sur trois immeubles, un nouveau portrait de ce quartier peut désormais être proposé, depuis les premiers vestiges préservés de l’enceinte canoniale au XIIème siècle, jusqu’aux remaniements du XVIIIème siècle. 
 

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