40 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme

Retrouvez, du 19 octobre au 5 novembre, l'exposition photographique centrée sur des photos prises par Farid L’Haoua, marcheur historique (et porte-parole) pendant la Marche. Elle montre le foisonnement qui accompagnait le mouvement. Une projection de film sera également réalisée à l’Hôtel de Ville.

Réservation obligatoire

La Marche pour l'égalité

21 mars 1983, des policiers et des jeunes s’affrontent autour et dans un bâtiment du quartier Monmousseau, aux Minguettes (Vénissieux). Des policiers sont blessés, la police bat en retraite. Cet événement instaure un climat global d’agressivité à l’encontre des jeunes de ces quartiers. Ceux-ci craignent une répression sévère qui étoufferait leurs revendications. Une dizaine d’entre eux entament une grève de la faim, du 28 mars au 8 avril.

Ce geste de désespoir déclenche une sympathie. Les pouvoirs publics commencent à reconnaître que les revendications des jeunes maghrébins et de leurs familles doivent être mieux prises en compte, notamment en lançant des réhabilitations des grands ensembles. 

Durant l’été 1983, des affrontements opposent des policiers et des jeunes aux Minguettes (Vénissieux). Toumi Djaïdja, président de l’association SOS Avenir Minguettes, est blessé par un policier, ce qui attise l’agitation. A l’hôpital, autour de Toumi Djaïdja qui finalement ne meurt pas, naît l’idée d’une marche dans toute la France, pour sortir du carcan local réducteur. 

Le 10 août 1983, le Président de la République, François Mitterrand, effectue une visite surprise au quartier de Monmousseau aux Minguettes. Cet échange au plus haut niveau de l’Etat rend la marche irréversible, aux yeux des jeunes. L’organisation de la marche se prépare alors à la CIMADE, dont l’antenne lyonnaise assure la coordination durant toute la marche.

La Marche part de Marseille, le 15 octobre 1983, avec 32 marcheurs et environ 300 personnes. Plus de 1000 personnes accueillent les marcheurs à Lyon, place Bellecour (29 & 30 octobre). De nombreux marcheurs venaient de Vénissieux et passent la nuit dans leurs familles, avant de repartir pour Grenoble où le mouvement s’étoffe. Chambéry, Bourg en Bresse, Châlon sur Saône, Dijon, Besançon, Montbéliard, Belfort, Mulhouse, Colmar sont des succès.